SEMAINE 9 et 10
Nous voilà à la dernière semaine de notre incroyable aventure/stage/expérience/voyage/découverte.... Que le temps passe vite, mais hélas toute les bonnes choses ont une fin. Même si la vie Cambodgienne arrive à son terme, nous allons revenir pleines de souvenirs, de nouvelles connaissances, de belles rencontres... Le tout rempli d'émotions et chargé en bonne humeur cambodgienne !
De manière générale, ce qui nous a conquises et stupéfaites c'est le sourire cambodgien. C'est cette bonne humeur permanente et contagieuse que tu attrapes partout qui fait que ce voyage ne te laisse pas indemne ! Les rires, les sourires sans arrières-pensées, la générosité, les "Hello !" criés à pleine voie par les petits mais aussi par les plus grands, cette envie de te faire partager leur culture ou juste un bout de cigarette/thé/ananas, bref un bout de petit peu avec eux. Pour nous ce "petit peu" est devenu infiniment grand pour, au final, devenir le tout de notre aventure.
Réel coup de foudre pour ce pays tout en couleur malgré un passé si sombre. Tomber amoureuse de 15,5 millions d'habitants en même temps qui l'aurait cru !
Dans ce dernier mail (oui car nous rentrons jeudi), nous voulons vous racontez nos moments les plus drôles ici. Dur donc de vous sélectionner un souvenir en particulier quand il y en a une infinité de souvenirs extraordinaires ! Au choix donc, pour vous, (après ce laïus qui ferait pleurer un oignon) deux petites anecdotes drôles et légères !
Nous voilà à la dernière semaine de notre incroyable aventure/stage/expérience/voyage/découverte.... Que le temps passe vite, mais hélas toute les bonnes choses ont une fin. Même si la vie Cambodgienne arrive à son terme, nous allons revenir pleines de souvenirs, de nouvelles connaissances, de belles rencontres... Le tout rempli d'émotions et chargé en bonne humeur cambodgienne !
De manière générale, ce qui nous a conquises et stupéfaites c'est le sourire cambodgien. C'est cette bonne humeur permanente et contagieuse que tu attrapes partout qui fait que ce voyage ne te laisse pas indemne ! Les rires, les sourires sans arrières-pensées, la générosité, les "Hello !" criés à pleine voie par les petits mais aussi par les plus grands, cette envie de te faire partager leur culture ou juste un bout de cigarette/thé/ananas, bref un bout de petit peu avec eux. Pour nous ce "petit peu" est devenu infiniment grand pour, au final, devenir le tout de notre aventure.
Réel coup de foudre pour ce pays tout en couleur malgré un passé si sombre. Tomber amoureuse de 15,5 millions d'habitants en même temps qui l'aurait cru !
Dans ce dernier mail (oui car nous rentrons jeudi), nous voulons vous racontez nos moments les plus drôles ici. Dur donc de vous sélectionner un souvenir en particulier quand il y en a une infinité de souvenirs extraordinaires ! Au choix donc, pour vous, (après ce laïus qui ferait pleurer un oignon) deux petites anecdotes drôles et légères !
La première se déroule un samedi après-midi du mois d'octobre. Nous nous rendions en tuk-tuk sur les lieux d'un match de boxe filmé en direct à la télévision. La boxe est très prisée par les cambodgiens. Ces derniers suivent tous les week-end les matchs à la télé. Arrivées sur place, nous nous dirigeons vers l'entrée principale de l'établissement. Une cambodgienne nous fait immédiatement signe de la main pour la suivre. Au pas de course et toutes excitées, nous la suivons. Les grands couloirs défilent sous nos yeux. Nous semblons traverser les coulisses... Nous passons un grand rideau noir. De grands gradins remplis de Khmers sont face à nous. Au centre, se trouve le ring de boxe où deux cambodgiens sont en plein match. Notre première pensée : « Mince nous sommes à la bourre ils sont tous déjà installés et le match a commencé ! ».
De l'autre coté se trouve une grande scène où deux présentateurs télé sont assis avec leurs micros dans les mains. Une caméra surplombe la salle, d'autres sont positionnées dans les coins. Nous nous approchons des gradins. La cambodgienne nous dit alors « Go, go, go » en nous montrant les escaliers qui menaient au plateau télé. Surprises, nous ne comprenons pas pourquoi elle veut qu'on aille sur le plateau alors qu'on souhaitait juste regarder le match assises dans les gradins. Une seconde fois, elle nous répète « Go, go, go ! ». Nos regards se croisent puis dans un sourire on se dit « Allez, chiche ! ». Tous les regards des Khmers et des caméras se tournent vers nous. Nous nous asseyons auprès du Ministre de la défense nationale Cambodgienne (eh oui Mesdames, Messieurs ce n'est pas une blague). Nous sommes présentées en direct à la télévision par les présentateurs en personne sous le regard ébahit des cambodgiens. Situation gênante mais finalement bien drôle ! Rendez-vous compte : des Françaises inconnus du grand public qui arrivent en retard à un match de boxe et qui sont en plus invité à s’asseoir sur les chaises d'honneurs du plateau télévisé ! Incroyable moment !
Seconde anecdote, l'histoire du pipi dans le bus de nuit. (Titre prometteur et annonciateur de grandeur !). Pour rejoindre Battambang nous avons pris un bus de nuit. Matelas couchette pour deux personnes, rideaux pour l'intimité bref : confort absolue pour un bus ! Après une heure de voyage, toute lumière éteinte, Chacha est prise d'une irrémédiable envie de faire pipi. Elle se lève donc discrètement et pars à la quête des toilettes. Elle s'avance vers la tête du bus et demande au chauffeur « Toilets ? » il la regarde perplexe puis à l'air de comprendre. Le bus s'arrête, les lumières se rallument. Le chauffeur désigne l'extérieur en disant : « Toilets ! », Chacha d'abord étonnée se dit que ça ne doit pas être ce à quoi elle pense. Puis résignée elle s'avance, descend les quelques marches du bus, dans la nuit et fait pipi donc à la vue et au sue de tout le monde ! Une fois la couchette regagnée c'était parti pour un bon fou rire, dommage pour le sommeil des autres !
SEMAINE 8
En cette 8ème semaine au Cambodge, nous sommes parties de Phnom Penh ! En effet l'association nous avait proposé, en début de séjour, de compter nos heures de stage et de les rassembler sur une plus courte durée. Tout cela dans le but de se prendre du temps à nous à la fin de nos 10 semaines au Cambodge.
L'aventure à l'hôpital Khmer Soviet s'est donc terminée pour nous mercredi. Nous avons laissé nos plaquettes de prévention d'escarre sur les murs, en souvenir de notre passage. Enfin, nous avons dit aurevoir aux Cambodgiens des services d'ICU et de traumatologie qui nous ont accompagnés durant ces 8 semaines : aussi bien dans les hauts que dans les bas.
La fin de la semaine a donc été consacrée au bénévolat. Par le biais d'Amélie et Lilas, deux étudiantes infirmières tout comme nous, nous avons connu l'association PSE (dont nous vous avions déjà parlé dans un précédent mail). C'est comme cela que nous sommes parties sur les route de Phnom Penh dans le minibus médical afin de faire des soins dans les coins reculés pour les familles dépendantes de PSE.
Accompagnées du Docteur Sokka et de Tou (le chauffeur à temps plein et l'infirmier autodidacte), nous avons vu des soins simples mais essentiels : désinfection de plaies, distribution de médicaments, brosse à dent, prise de tension...etc. Et tout cela dans le respect de la pudeur Cambodgienne.
Les gens attendent et font la queue à l'extérieur du bus. Les consultations s'y passent à l'intérieur. Le docteur Sokka échange avec les gens et Tou donne les médicaments énoncés par le médecin. Tou (qui fait tout !) pratique la totalité des soins et se charge d'expliquer aux gens la prise des médicament. Nous avons donc pu l'aider dans sa tâche : faire des soins et aider les gens. Pour nous ces actes simples représentent plus que cela. Quand nous sommes de simples voyageurs dans un pays en voie de développement nos n'avons pas autant une vision globale des choses. Ici on rencontre les gens, on apprend à les connaître, les comprendre, on découvre leurs maisons, leurs habitudes, on joue avec les enfants et on écoute les personnes âgées ! Nous avons tant à apprendre des autres !!! (Autant vous dire que revoir des Français grincheux en France ne nous tente guère !)
Ensuite nous avons collecté tout un tas de médicament et de dispositif médicaux afin de leur donner. De ce fait, chaque étudiant de la maison (une vingtaine) a pu nous donner ce qu'il voulait : gants, médicaments, charlottes, masques.. De plus nous avons récupéré tout ce qui avait pu être laissé par les étudiants précédents. L'association PSE était ravie ! En effet leurs matériels et médicaments proviennent uniquement des donations, comme nous l'a expliqué Tou le chauffeur-infirmier.
Ce week-end, nous nous sommes rendues à Battambang, ville au nord-ouest du Cambodge. Au programme : visites de temples pré-angkoriens, balade à vélo et sensations fortes sur le Bamboo-train (anciens rails de chemin de fer qui servent à l'approvisionnement des villages). Le "train" est composé de deux essieu ainsi qu'une rudimentaire planche en bambou posée dessus, le tout lancé à 40km/h en pleine cambrousse ! Nous avons adoré !
SEMAINE 7
Au cours de cette 7ème semaine au Cambodge, nous avons effectué deux gardes de nuit au sein du service des soins intensifs (mardi et jeudi). Cette fois-ci pas d'urgence mais plutôt deux nuits calmes. Nous avons donc pu observer l'organisation du service concernant les surveillances, l'administration des thérapeutiques et les soins prodigués aux patients.
Nous vous avions parlé, il y a 3 semaines, d'une plaquette de prévention des escarres. Ça y est nous l'avons finie. Nous l'avons écrite en français et en Khmer (langue cambodgienne) afin que tout le monde puisse la lire et la comprendre. Nous l'avons imprimé en plusieurs exemplaires puis plastifiée. Reste plus qu'à les afficher sur plusieurs murs de l’hôpital et commencer la prévention auprès des familles !
Cette semaine nous voulons vous parler de notre vie quotidienne, car nous avons beaucoup parlé de choses tristes et difficiles. Alors cette semaine nous prenons un peu de légèreté ! C'est notre quotidien qui nous aide énormément à surmonter les trop-pleins d'émotions alors il est important que nous vous en parlions !
Nous vivons à 10 minutes de l'hôpital dans une charmante maison excentrée de l'ébullition qui règne en centre ville ! Nous vivons avec des khmers en permanence il y a Jame, sa femme Reth et leur fils San. Ils vivent ici et s'occupe de la maison. Nous avons également notre maman locale : Meah (prononcé Mi), sa joie de vivre et son rire sont forcément contagieux. Mi habite à côté et elle vient tous les jours pour les repas. Souvent les femmes khmers de la maison se retrouvent dans la cuisine et là on peut entendre leur fou rire.
Et puis il y nos traducteurs... En 7 semaines nous avons appris à les connaître, et eux aussi. Nime notre interprète féminine reste à la maison du lundi au mercredi soir tandis que Narun reste la fin de la semaine. Tous deux nous accompagnent chaque jour en stage. C'est un réel atout et une chance de les avoir avec nous. Ils nous immergent dans la culture cambodgienne et nous aide à mieux comprendre les khmers : leurs coutumes, leurs fêtes, leur pudeur, leur croyance, leur sensibilité, leur joie de vivre, leur façon de faire... C'est un échange permanent que nous avons créé avec eux et de vrais liens d'amitié se sont crées ! Le coup de foudre pour les cambodgiens et leur joie de vivre vient avant tout de ses personnes avec lesquelles nous partageons repas et foyer !
Il y a également autre chose de notre quotidien à laquelle nous ne nous attendions pas avant d'arriver ici. Les autres étudiants français et/ou suisses. Nous vivons ensemble, nous mangeons ensemble, bref : nous vivons la même expérience. Les liens que nous avons crées avec eux sont donc intenses car nous partageons les mêmes choses dans le quotidien. C'est vrai qu'avant de partir nous avons songé qu'au Cambodge et aux Cambodgiens, toutefois l'expérience humaine est aussi dans ce partage là, ce soutien que nous pouvons avoir entre nous tous ! Quelle belle fraternité !
Sinon ce week-end, nous sommes restées sur Phnom Penh. Nous avons visité le lac Bati (Tonlé Bati) situé à une trentaine de kilomètre de Phnom Penh. Le lac est bordé de paillotes où l'on peut se restaurer et se prélasser l'après-midi sur un hamac. Sous une journée ensoleillée, nous avons découvert les deux temples qui s'y trouvaient à côté : Ta Prohm (oui c'est le même nom que celui du site d'Angkor) et Yeay Peau (vestiges d'un ancien temple aujourd'hui cerné par une pagode récente). Dans le mail nous aurons plus de chose à vous raconter car nous débutons le travail avec l'association PSE (Pour un Sourire d'Enfant) dont nous vous avions parlé dans un précédent mail ! Nous sommes vraiment impatientes de cette nouvelle aventure, d'autant que notre stage arrive bientôt à son terme !
SEMAINE 6
Nous sommes déjà à notre 6ème semaine de stage, comme cela passe vite !!!! Dans les semaines à thème celle ci aura été marquée par les urgences !
Lundi, nous avons intégrées une nouvelle équipe et un nouveau service : les soins intensifs. Nous avons prévu de rester 3 semaines au sein de ce service. Nous avons été accueillies par le chef du service (chirurgien anesthésiste réanimateur) qui nous a présenté les soins intensifs et le personnel. Notre service est divisé en 3 secteurs : un premier secteur qui accueille les patients dont l'état de santé étant plus stable pourront être transféré dans un autre service, les soins intensifs et enfin la réanimation. Le service a une capacité d'accueil de 14 patients toutefois, comme la traumatologie, il arrive souvent que ce quota soit largement dépassé. De plus, le personnel étant limité (1 infirmier en France pour 2 patients en réa) il est donc souvent débordé : 4 infirmiers pour une vingtaine de patients.
Dans notre service, il y a 4 respirateurs (machine de respiration artificielle) pour un besoin supérieur. Ici encore la famille joue un rôle primordial. C'est elle qui ventile (de jour comme de nuit) à la main à l'aide d'un « ballon » qui envoie de l'oxygène dans les poumons. Il arrive donc qu'on les remplace quand ils ont besoin d'aller aux toilettes, de manger... « Avoir la vie de quelqu'un entre ses mains » prend tout son sens ici !
Au cours de notre première journée au sein de ce service, nous avons été interpellées devant une patiente qui était dans le coma et qui était ventilée par sa sœur. La patiente présentait un rythme cardiaque très aléatoire et aurait eu besoin de geste d'urgence immédiat. Nous avons alerté l'équipe ne sachant pas la conduite à tenir ici au Cambodge. En premier lieu, nous sommes tombées sur deux étudiants infirmiers qui pensaient que la machine, qui indiquait le rythme cardiaque de la patiente, était cassée. Nous nous sommes donc tournées par la suite vers le médecin du service pour lui expliquer la situation. Il a examiné rapidement la patiente puis il nous a dit qu'il ne pouvait rien faire du fait que le cerveau de la patiente était déjà trop endommagé pour pouvoir réaliser une réanimation. Encore une fois cette situation montre que parfois, au Cambodge, nous sommes bien impuissantes !
Cette semaine, les Cambodgiens célèbrent la deuxième semaine de la fête des morts. C'est pourquoi, le chef du service et le personnel des soins intensifs nous ont convié à la pagode (temple) situé à 40 km de Phnom Penh. Mardi, cette sortie nous a permis de faire connaissance avec nos nouveaux collègues et de découvrir cette fête nationale et religieuse en immersion avec des khmers !
Nous avons la possibilité, avec ce stage, de réaliser des gardes de nuit. C'est pour cela que nous avons décidé d'en faire dans la nuit de jeudi à vendredi de 18h à 8h (soit 15h de garde!!). A peine arrivées pour débuter notre garde qu'une femme est arrivée en brancard dans notre service. Nous constatons immédiatement que beaucoup de sang coule par terre. Le médecin du service nous informe que cette femme a accouché il y a quelques jours et qu'elle est entrain de faire une hémorragie utérine. Une infirmière du service comprime immédiatement l'aorte qui se situe au centre de l'abdomen pour stopper au mieux l'hémorragie qui peut devenir mortel. Durant tout le temps de la mise en place de la patiente (pose de perfusion, de cathéter central...) nous nous sommes relayées pour comprimer l'aorte. Sentir l'aorte pulser sous les doigts est un sentiment particulier... Enfin la patiente à été emmenée au bloc pour une intervention d'urgence : il faut lui enlever son utérus. Nous avons donc été présente de A à Z sur le cas de cette patiente, et nous avons pu assister l'équipe de bloc notamment pour la ventilation. Toutefois, ayant perdu énormément de sang la patiente n'a pu survivre.
En France, la patiente aurait été transfusée immédiatement, cependant ici les dons de sang ne sont pas développés. Il faut donc attendre qu'un membre de la famille se rende au centre de prélèvement afin de donner son sang, et cela peut prendre du temps...
Notre chef de service nous explique : « Au Cambodge ce n'est pas comme chez vous, ici nous avons peu de moyens. La formation des médecins et des professionnels de santé est très bonne mais comment garder de la motivation quand on a un salaire très faible ? Comment la garder aussi quand on a la connaissance de ce qui pourrait sauver la vie d'un patient mais qu'on ne peut y accéder car les familles les plus démunis ne peuvent se le payer ? C'est très dur ! » Il semble las de tout ceci. Nous discutons un long moment dans la nuit avec lui et nous refaisons le monde !
Autre urgence de la semaine, lundi 6 étudiants présents avec nous à l'hôpital ont eu un accident de tuk-tuk. Il nous ont fait une belle frayeur ! Heureusement pour eux, plus de peur que de mal. Après avoir passé quelques radiographies, ils s'en sortent avec quelques bleus et égratignures.
Enfin ce week-end, nous sommes restées sur Phnom Penh. L'occasion pour nous de travailler nos cours et notre travail de fin d'étude (peu réjouissant mais l'inspiration n'est pas difficile à trouver ici). Puis nous nous sommes promenées comme bon nous semble samedi après-midi dans les rues de Phnom Penh : Nous sommes allées au marché olympiques et au marché central pour commencer l'achat des souvenirs. Dimanche, nous sommes allées au camps d'extermination de Choeung Ek pour terminer le week-end sur une note joyeuse (haha).
SEMAINE 5
Nous terminons la cinquième semaine de notre stage. Quoi vous dire sur cette semaine ? Notre aventure cambodgienne se thématise chaque semaine et cette semaine a été marquée par les enfants.
En stage, après nos déboires au bloc opératoire de la semaine précédente, nous avons enfin pu assister à un accouchement.
Charlène en se rendant à la maternité est arrivée à point nommé pour un accouchement par voie basse. Quel moment intense en émotion. Un petit garçon khmer de 3,5kg a vu le jour mercredi à 9h45. L'accouchement s'est déroulé dans le calme : l'équipe soignante était nombreuse autour de la maman, aucun membre de la famille n'était présent, la maman était très douloureuse mais n'en montrait pas ou peu les signes. Il n'y a pas de péridurales pour les accouchements de ce type c'est pourquoi la majorité des femmes cambodgiennes demandent la césarienne.
Et par un pur hasard, il s'est avéré que vendredi lorsque Caro était au bloc elle a assisté à une naissance par césarienne. L'expérience a été un peu différente que celle de Charlène car la patiente a attendu plus d'une heure et demi avant de pouvoir avoir la césarienne et la péridurale !!! Dans le bloc, personne ne parlait français ou anglais, il nous a donc été impossible de savoir pourquoi l'attente était si longue ! La césarienne a débuté à 10h et un petit garçon de 2,8kg est né à 10h11. Une fois l'opération finie nous avons eu des informations par le médecin de notre service qui nous a expliqué que la stérilisation était en panne ce matin là d'où le retard au bloc.
Mais parfois la vie peut nous surprendre et nous jouer de drôles de tours. Dans le service de pédiatrie ce jeudi, un papa est arrivé avec son enfant inanimé dans les bras. Il réclamait des soins et de l'aide. Ici la réanimation est une affaire compliqué ! Tout à un coût... Alors combien faut il payer pour rester en vie... ?
Dans la situation du papa, l'équipe médical a constaté le décès mais n'a pas mis en place de réanimation ni d'accompagnement pour la famille.
En discutant avec les médecins, on peut vite constater que les difficultés du pays et le fonctionnement du système de santé sont parfois des impasses à une prise en charge de qualité. Pour vous donner un exemple, un médecin de notre service a eu besoin d'un scanner cérébral pour un de ses patients. Le scanner aurait eu pour but de voir les dégâts après le traumatisme afin de poser le diagnostic et de lancer les soins adaptés. Toutefois un scanner à l'hôpital coûte 100$ (ici cela représente la moitié d'un salaire de chirurgien!!!!). Quel frustration alors d'avoir du personnel qualifié mais un manque de moyens considérable !
Mardi après midi, nous nous sommes rendues à PSE (Pour un Sourire d'Enfant). Cette ONG à but non lucratif a été créée en 1995 par un couple de français. À cette époque le Cambodge connaissait un renouveau après la dictature des khmers rouges. Toute une génération d'enfants, devenue adulte, sous la propagande des khmers est devenu violente envers leurs propres enfants. Après ce régime communiste, les ressources du pays étaient épuisées et les gens devenus très pauvres. Afin de subsister chaque membres de la famille était donc mis à contribution : les enfants travaillaient notamment dans les décharges afin de collecter du plastique, de la nourriture et tout autre matériau récupérable... Au risque de se faire écraser par des buldozers... PSE s'occupe depuis 20ans à sortir ces familles de la misère, de les nourrir et de leur fournir une éducation et des bases solides pour avoir un métier. Aujourd'hui cette association qui accueille bon nombre d'enfants est devenue complétement autonome ! Elle est financée par les dons et le partenariats avec de grandes écoles/entreprises (norauto, école d'hôtellerie de Lausannes...etc) et elle est gérée par des cambodgiens. Cette visite nous a pris aux tripes et nous leur avons proposé notre aide pour les missions dans les campagnes afin de donner des soins aux populations. Leur réponse a été tout de suite favorable et nous devrions commencer à partir du 19 octobre ! (Nous vous laissons l'adresse du site web si vous voulez jeter un œil à cette belle association : promis nous ne sommes pas commissionnées! http://www.pse.ong/ )
Après cette semaine riche en émotion nous avons pu nous changer les idées à Udong (ancienne capitale du Cambodge) posée au sommet d'une colline, ces temples offrent une vue imprenable sur la campagne environnante. Enfin dimanche nous avons assister à un match de boxe retranscrit en direct à la télé locale. Ici la boxe est LE sport, elle est très médiatisée et suivie par de nombreux cambodgiens chaque weekend.
SEMAINE 4
Nous voilà à la 4ème semaine et au commencement de la 5ème ! Déjà la moitié de notre aventure Cambodgienne... Que le temps passe vite !
Si nous devions résumer cette semaine de stage en deux mots nous dirions : "bloc opératoire". En ce début de semaine, nous avons eu la chance d'assister à une exérèse de tumeur osseuse dans la partie inférieure du fémur. C'était un moment privilégié et l'interne en chirurgie a pu répondre à nos interrogations (pratique chirurgicale, mode opératoire, anesthésie...). La différence dans la pratique de la chirurgie avec la France reste la même.En effet, la plupart de nos chirurgiens ont étudié en France ou dans d'autres pays d'Europe. Toutefois, reste la question de l'hygiène qui parfois peut diverger de notre pratique occidentale..!
Autres petites péripéties de la semaine... Comme vous le savez peut être, nous avions émis le souhait de réaliser une partie de notre stage dans le service de gynéco-obstétrique. Cependant, par souci de temps, nous ne pourrons pas découvrir ce service. C'est pourquoi, dans la semaine, nous sommes allées dans le service de maternité afin de pouvoir assister à un accouchement. Accompagnées de notre traductrice, nous avons eu l'accord afin d’assister à une césarienne de naissance de triplé ! Nous étions aux anges et sautions déjà de joie !
Le rêve s'écroule à notre arrivé au bloc opératoire... Le chef du bloc a refusé notre entrée dans la salle alors que l'équipe nous attendait. Après mainte explications et sans l'aide précieuse de notre traductrice (sans tenue de bloc), nous n'avons pu assister à ce miracle de la vie...! Ce brusque retour à la réalité nous a rappelé les diverses complications que l'on peut croiser en France. La surprise fut grande car ici au Cambodge nous avons l'habitude de croiser des gens sympathiques, jovials, accueillants... et lorsque justement ils le sont un peu moins, la claque est grande !
Dans la liste de nos projets, nous avons contacté un médecin (une connaissance) français qui exerce dans les campagnes des alentours de Phnom Penh. Nous avons eu un bon retour de sa part et nous aurons peut être la chance de faire partie de l'équipe lors de sa futur mission mensuelle !
De plus mardi nous allons visiter l'association PSE (pour un sourire d'enfant) qui a permis de sortir les jeunes enfants cambodgiens des décharges de la ville.
Semaine bouleversante en perspective encore plus du fait que d'autres étudiants de l'association avec qui nous avons créeé de forts liens amicaux rentrent cette semaine. Mais ce n'est qu'un au revoir ! Les rencontres que nous avons pu faire ici sont parfois tellement intenses, improbables et hallucinantes, qu'il est impossible de ne pas s'attacher rapidement. Pour exemple, lors de nos périples nous avons pu croiser la route des ces personnes incroyables :
- Un médecin anglais qui exerce en Corée du Sud dans un service de pédiatrie et qui parle le langage des signes (dont il nous a enseigné certains rouages !)
- Une voyageuse italienne qui nous as pris sous aile et nous as ouvert son coeur de mama italienne !
- Un barman argentin qui parle anglais travaillant dans un pub irlandais en plein milieu du Cambodge
- Mo notre chauffeur officiel pour aller en stage qui nous as livré une parcelle de sa vie intime et qui nous as présenté ses 3 femmes !!!!
- Un amoureux transi cambodgien qui a promis d'attendre sa belle durant 10ans, celle ci ayant du se marier de force avec un autre plus fortuné !
- des israëliens touchant de sincérité parlant à cœur ouvert
Que de beaux destins et pleins de belles histoires à partager...!
Pour finir cette belle semaine, nous avons vu les plages paradisiaques de Koh Rong Sanloem (iles du Sud du Cambodge) à 1h de bateau de Sihanoukville. Caro a eu le mal de mer à l'aller mais le voyage en valait la chandelle ! Paysages à couper le souffle, sable blanc à perte de vue et étendue bleu lagon pour parfaire le tout !
SEMAINE 3
En cette troisième semaine, nous sommes toujours aussi biens dans le service et commençons à prendre de plus en plus d'autonomie dans les soins. Les pansements complexes n'ont plus de secret pour nous : retirer des lames, des fils et des redons ne nous pose plus aucun soucis. Toutefois, la barrière de la langue dans le soin reste toujours une étape difficile. En effet notre vocabulaire en khmer reste encore limité nous avons seulement comme formulation la phrase : "Tchi Tey" (Retranscrite ici phonétiquement) qui veut dire "avez vous mal ?" et la communication par les gestes. Nous devons donc mettre en pratique toutes nos années de pictionnary pour tenter de se faire comprendre et échanger au mieux avec les patients !
Au fil des semaines qui ont passées nous avons pu constater dans le service que les escarres (manque d'oxygène aux tissus liées à la compression avec un plan dur et qui provoque une plaie aux points d'appuis : talons, sacrum, épaule, tête, colonne...) sont un problème majeur. En effet les soins au Cambodge notamment ceux d'hygiène et de confort (toilette, mobilisation...) sont réalisés par les familles des patients. Les soignants khmers expliquent les gestes à adopter (masser la peau aux points d'appui et changer de position régulièrement) pour éviter la formation de ces derniers. Néanmoins les familles ne comprennent pas toujours l'intérêt immédiat de ces pratiques de prévention et l'importance de les faire quotidiennement et à plusieurs reprises.
On peut noter qu'ici la pudeur est très ancrée dans la culture. Tous les soins portant au corps et se rapprochant des parties les plus intimes deviennent vite compliqués ! Pour exemple (et ils sont nombreux!) pendant le pansement d'une fracture du col du fémur chez une jeune femme d'environ 25ans, Chacha s'est retrouvée en difficulté. La patiente portait une protection hygiénique (lié à son alitement prolongé et son incapacité de se déplacer) et ne voulait pas retirer l'adhésif pouvant dévoiler le côté de sa hanche. Par conséquent Charlène n'avait pas accès à la totalité de la cicatrice !
De ce fait, les soignants voient leur rôle préventif réduit. Or en France, la prévention est un élément clé dans la prise en charge des patients : elle a lieu tous les jours et à chaque instant ! C'est pourquoi il nous tient à cœur de réaliser une plaquette franco-khmer concernant les escarres et leurs préventions. Ce projet de prévention a toute sa place dans notre service car l'escarre est un problème récurrent (1 patient sur 3 !!!).
Après cette semaine de journée complète (matin et après midi à l'hôpital) nous avons pu décompresser lors d'un weekend organisé par notre association. Nous nous sommes rendues à Siem Reap visiter les temples d'Angkor, les villages flottants et les fermes de soie avec leurs ateliers de tissage.
Nous avons visité les incontournables temples d'Angkor dont : Angkor Wat au lever du soleil, Bayon l'énigmatique et Ta Prohm le magnifique.
Ce weekend a été incroyable et a marqué nos esprits de tant de beauté à jamais !!!
SEMAINE 2
En cette deuxième semaine au Cambodge, le stage se passe de mieux en mieux, l'équipe échange avec nous sur nos pratiques et nous prenons de plus en plus d'autonomie. Nous réalisons toujours principalement des pansements et des injections. Ce qui a pu être difficile pour nous dans les premiers temps l'est moins : les normes d'hygiène et d'asepsie. Pour cela nous nous sommes adaptés aux moyens matériels du pays. En bref, nous faisons au mieux avec peu ! Quelques péripéties de stage néanmoins cette semaine : pour Caro, assister a une évacuation d'un hématome sous cutanée au niveau des côtes a été une experience éprouvante. La petite salle d'operation se situe dans notre service, elle garde une hygiène propre mais pas aseptique (en France nous faisons des désinfections du sol au plafond alors qu'au Cambodge...ahem). De plus le patient très fatigué et très maigre, tenait à peine debout. Il a été opéré sans réelle anesthésie ce qui a été très douloureux pour lui. Chaleur + trop de sang tue le sang + patient mal = journée difficile !
Pour Chachou : au sein de la salle ONG où beaucoup de patients sont pris en charge en même temps, le chirurgien est venu poser un système de traction pour soigner une fracture directement au lit du patient sans anesthésie (cette intervention consiste a insérer une broche dans la partie haute du tibia auquel on relie des poids pour tracter l'os pour qu'il reprenne sa place initial. Elle se fait en France dans une salle de bloc opératoire. ). Donc foule + hygiène + chaleur + bruit de perceuse + patient douloureux = journée difficile !
Pour conclure sur ces anecdotes, la gestion de la douleur est compliquée au Cambogde car peu de moyens. Toutefois nous sommes toujours aussi incrédules devant la stoïcité des patients face à leur douleur (une grimace équivaut à : j'ai très très très mal).
Ensuite ce weekend nous avons péniblement rejoins la région du Mondolkiri (nord-est du cambodge) par un trajet via la ville de Kratie. Pour rejoindre cette dernière notre bus était climatisé a -30degrés nous avons donc du nous revêtir de l'intégralité de nos affaires pour ne pas mourir de froid ! Malgré les négociations avec le chauffeur et les remontrances des locaux la clim n'a pas bougé d'un degré et ce pendant 5h ! Arrivées à Kratie nous nous sommes baladées sur l'île de Koh trong (magnifique île qui a su garder son authenticité !). Le lendemain après une nuit dans une guesthouse nous avons pris un mini-bus d'une capacité de 20 personnes pouvant toutefois accueillir une trentaine de personnes ! (Les rois du système D sont cambodgiens !) du coup durant 5h à nouveau, nous avons de très près côtoyé les cambodgiens !
Le trajet difficile n'a néanmoins pas entaché notre bonne humeur, et nous sommes arrivées à bon port au pied des hauts plateaux. Au programme : chutes d'eau de sem monorom, trek dans la jungle, balade à dos d'éléphant, déjeuner avec une famille bunong (locaux qui habitent dans des villages reculés) et découverte de leur culture et enfin baignade avec les éléphants !
Ce week-end a été fantastique, et nous avons rencontré des gens incroyables...! Nous sommes toujours aussi heureuses d'être ici même si parfois la mousson nous mouille jusqu'aux os !
SEMAINE 1
Premier jour de stage, découverte de l'hôpital de Phnom Penh. Choc culturel certain mais les cambodgiens nous ont accueilli à bras ouverts ! Nous travaillons dans le service de traumatologie où nous recevons des patients pour la plupart gravement accidentés de la route (moto...).
Ici Les moyens sont faibles, il y a peu de matériel et les familles sont généralement très démunies. Au sein du service il y a des chambres prévues pour 4 personnes, une salle réservée aux patients ne pouvant financer leurs soins soit une vingtaine de lits côte à côte elle se surnomme la salle "ONG" (car mise en place par des aides d'autres pays, les soins y sont financés grâce aux dons, les assurances coûtent chers au Cambodge et de ce fait très peu en bénéficient). Le contraste entre les classes défavorisés et aisés se fait également ressentir au sein du service car il existe une aile du service dite "VIP" où les patients bénéficient des mêmes soins mais avec un confort supplémentaire. (Chambre seule).
Il faut également vous dire que pour chaque patient toute la famille est présente et dort sur des nattes au pied du lit du patient. C'est la famille qui gère les soins de toilette quotidiens et la mobilisation des membres à la place d'un éventuel kiné en France.
Au fil des jours, nous avons pris nos marques dans le service. La barrière culturelle et linguistique reste toujours difficile pour la communication avec l'équipe soignante et les patients (même si nombreux médecins sont francophones) et malgré la présence de nos 2 interprètes Khmers : Nime et Narun.
Nous avons été en stage tous les matins : 8h - 12h et nous avons pu nous balader lors de nos après midi (même si la nuit arrive tôt ici 17h30 !)
Nous avons visité Phnom Penh et son Palais Royal (beauté à couper le souffle), le marché russe (enchevêtrement de stand proposant tout et rien !! Vêtement, nourriture, quincaillerie, boiseries, bricolage, bijoux, maroquinerie....). Par curiosité nous nous sommes aventurées mardi dans une récente galerie commerciale à l'allure occidentale et réservé aux riches (peu nombreux) cambodgiens car les prix sont identiques à ceux que nous avons chez nous. Or le salaire moyen d'un cambodgien est de 150$ par mois !
Finalement ce week-end après avoir terminé la journée de stage de vendredi nous avons pris un bus local direction Kampot (ville célèbre pour son poivre). S'en suit un trajet de 4h (climatisé ouf !). Nous sommes parties avec 3 autres étudiantes infirmières car nous avons retrouvés des filles de notre promotion dans le même stage que nous.
Au programme : visite de la ville (marché, palais du gouverneur....), visite des plantations de poivre avec un magnifique trajet de 40minutes au cœur des rizières !!! Enfin nous avons terminé notre week-end par une balade en bateau sur la baie de Kampong où nous avons pu observer le coucher du soleil sur les montagnes, se baigner dans l'eau fraiche et déjeuner sur une maison en piloti !
De l'autre coté se trouve une grande scène où deux présentateurs télé sont assis avec leurs micros dans les mains. Une caméra surplombe la salle, d'autres sont positionnées dans les coins. Nous nous approchons des gradins. La cambodgienne nous dit alors « Go, go, go » en nous montrant les escaliers qui menaient au plateau télé. Surprises, nous ne comprenons pas pourquoi elle veut qu'on aille sur le plateau alors qu'on souhaitait juste regarder le match assises dans les gradins. Une seconde fois, elle nous répète « Go, go, go ! ». Nos regards se croisent puis dans un sourire on se dit « Allez, chiche ! ». Tous les regards des Khmers et des caméras se tournent vers nous. Nous nous asseyons auprès du Ministre de la défense nationale Cambodgienne (eh oui Mesdames, Messieurs ce n'est pas une blague). Nous sommes présentées en direct à la télévision par les présentateurs en personne sous le regard ébahit des cambodgiens. Situation gênante mais finalement bien drôle ! Rendez-vous compte : des Françaises inconnus du grand public qui arrivent en retard à un match de boxe et qui sont en plus invité à s’asseoir sur les chaises d'honneurs du plateau télévisé ! Incroyable moment !
Seconde anecdote, l'histoire du pipi dans le bus de nuit. (Titre prometteur et annonciateur de grandeur !). Pour rejoindre Battambang nous avons pris un bus de nuit. Matelas couchette pour deux personnes, rideaux pour l'intimité bref : confort absolue pour un bus ! Après une heure de voyage, toute lumière éteinte, Chacha est prise d'une irrémédiable envie de faire pipi. Elle se lève donc discrètement et pars à la quête des toilettes. Elle s'avance vers la tête du bus et demande au chauffeur « Toilets ? » il la regarde perplexe puis à l'air de comprendre. Le bus s'arrête, les lumières se rallument. Le chauffeur désigne l'extérieur en disant : « Toilets ! », Chacha d'abord étonnée se dit que ça ne doit pas être ce à quoi elle pense. Puis résignée elle s'avance, descend les quelques marches du bus, dans la nuit et fait pipi donc à la vue et au sue de tout le monde ! Une fois la couchette regagnée c'était parti pour un bon fou rire, dommage pour le sommeil des autres !
SEMAINE 8
En cette 8ème semaine au Cambodge, nous sommes parties de Phnom Penh ! En effet l'association nous avait proposé, en début de séjour, de compter nos heures de stage et de les rassembler sur une plus courte durée. Tout cela dans le but de se prendre du temps à nous à la fin de nos 10 semaines au Cambodge.
L'aventure à l'hôpital Khmer Soviet s'est donc terminée pour nous mercredi. Nous avons laissé nos plaquettes de prévention d'escarre sur les murs, en souvenir de notre passage. Enfin, nous avons dit aurevoir aux Cambodgiens des services d'ICU et de traumatologie qui nous ont accompagnés durant ces 8 semaines : aussi bien dans les hauts que dans les bas.
La fin de la semaine a donc été consacrée au bénévolat. Par le biais d'Amélie et Lilas, deux étudiantes infirmières tout comme nous, nous avons connu l'association PSE (dont nous vous avions déjà parlé dans un précédent mail). C'est comme cela que nous sommes parties sur les route de Phnom Penh dans le minibus médical afin de faire des soins dans les coins reculés pour les familles dépendantes de PSE.
Accompagnées du Docteur Sokka et de Tou (le chauffeur à temps plein et l'infirmier autodidacte), nous avons vu des soins simples mais essentiels : désinfection de plaies, distribution de médicaments, brosse à dent, prise de tension...etc. Et tout cela dans le respect de la pudeur Cambodgienne.
Les gens attendent et font la queue à l'extérieur du bus. Les consultations s'y passent à l'intérieur. Le docteur Sokka échange avec les gens et Tou donne les médicaments énoncés par le médecin. Tou (qui fait tout !) pratique la totalité des soins et se charge d'expliquer aux gens la prise des médicament. Nous avons donc pu l'aider dans sa tâche : faire des soins et aider les gens. Pour nous ces actes simples représentent plus que cela. Quand nous sommes de simples voyageurs dans un pays en voie de développement nos n'avons pas autant une vision globale des choses. Ici on rencontre les gens, on apprend à les connaître, les comprendre, on découvre leurs maisons, leurs habitudes, on joue avec les enfants et on écoute les personnes âgées ! Nous avons tant à apprendre des autres !!! (Autant vous dire que revoir des Français grincheux en France ne nous tente guère !)
Ensuite nous avons collecté tout un tas de médicament et de dispositif médicaux afin de leur donner. De ce fait, chaque étudiant de la maison (une vingtaine) a pu nous donner ce qu'il voulait : gants, médicaments, charlottes, masques.. De plus nous avons récupéré tout ce qui avait pu être laissé par les étudiants précédents. L'association PSE était ravie ! En effet leurs matériels et médicaments proviennent uniquement des donations, comme nous l'a expliqué Tou le chauffeur-infirmier.
Ce week-end, nous nous sommes rendues à Battambang, ville au nord-ouest du Cambodge. Au programme : visites de temples pré-angkoriens, balade à vélo et sensations fortes sur le Bamboo-train (anciens rails de chemin de fer qui servent à l'approvisionnement des villages). Le "train" est composé de deux essieu ainsi qu'une rudimentaire planche en bambou posée dessus, le tout lancé à 40km/h en pleine cambrousse ! Nous avons adoré !
SEMAINE 7
Au cours de cette 7ème semaine au Cambodge, nous avons effectué deux gardes de nuit au sein du service des soins intensifs (mardi et jeudi). Cette fois-ci pas d'urgence mais plutôt deux nuits calmes. Nous avons donc pu observer l'organisation du service concernant les surveillances, l'administration des thérapeutiques et les soins prodigués aux patients.
Nous vous avions parlé, il y a 3 semaines, d'une plaquette de prévention des escarres. Ça y est nous l'avons finie. Nous l'avons écrite en français et en Khmer (langue cambodgienne) afin que tout le monde puisse la lire et la comprendre. Nous l'avons imprimé en plusieurs exemplaires puis plastifiée. Reste plus qu'à les afficher sur plusieurs murs de l’hôpital et commencer la prévention auprès des familles !
Cette semaine nous voulons vous parler de notre vie quotidienne, car nous avons beaucoup parlé de choses tristes et difficiles. Alors cette semaine nous prenons un peu de légèreté ! C'est notre quotidien qui nous aide énormément à surmonter les trop-pleins d'émotions alors il est important que nous vous en parlions !
Nous vivons à 10 minutes de l'hôpital dans une charmante maison excentrée de l'ébullition qui règne en centre ville ! Nous vivons avec des khmers en permanence il y a Jame, sa femme Reth et leur fils San. Ils vivent ici et s'occupe de la maison. Nous avons également notre maman locale : Meah (prononcé Mi), sa joie de vivre et son rire sont forcément contagieux. Mi habite à côté et elle vient tous les jours pour les repas. Souvent les femmes khmers de la maison se retrouvent dans la cuisine et là on peut entendre leur fou rire.
Et puis il y nos traducteurs... En 7 semaines nous avons appris à les connaître, et eux aussi. Nime notre interprète féminine reste à la maison du lundi au mercredi soir tandis que Narun reste la fin de la semaine. Tous deux nous accompagnent chaque jour en stage. C'est un réel atout et une chance de les avoir avec nous. Ils nous immergent dans la culture cambodgienne et nous aide à mieux comprendre les khmers : leurs coutumes, leurs fêtes, leur pudeur, leur croyance, leur sensibilité, leur joie de vivre, leur façon de faire... C'est un échange permanent que nous avons créé avec eux et de vrais liens d'amitié se sont crées ! Le coup de foudre pour les cambodgiens et leur joie de vivre vient avant tout de ses personnes avec lesquelles nous partageons repas et foyer !
Il y a également autre chose de notre quotidien à laquelle nous ne nous attendions pas avant d'arriver ici. Les autres étudiants français et/ou suisses. Nous vivons ensemble, nous mangeons ensemble, bref : nous vivons la même expérience. Les liens que nous avons crées avec eux sont donc intenses car nous partageons les mêmes choses dans le quotidien. C'est vrai qu'avant de partir nous avons songé qu'au Cambodge et aux Cambodgiens, toutefois l'expérience humaine est aussi dans ce partage là, ce soutien que nous pouvons avoir entre nous tous ! Quelle belle fraternité !
Sinon ce week-end, nous sommes restées sur Phnom Penh. Nous avons visité le lac Bati (Tonlé Bati) situé à une trentaine de kilomètre de Phnom Penh. Le lac est bordé de paillotes où l'on peut se restaurer et se prélasser l'après-midi sur un hamac. Sous une journée ensoleillée, nous avons découvert les deux temples qui s'y trouvaient à côté : Ta Prohm (oui c'est le même nom que celui du site d'Angkor) et Yeay Peau (vestiges d'un ancien temple aujourd'hui cerné par une pagode récente). Dans le mail nous aurons plus de chose à vous raconter car nous débutons le travail avec l'association PSE (Pour un Sourire d'Enfant) dont nous vous avions parlé dans un précédent mail ! Nous sommes vraiment impatientes de cette nouvelle aventure, d'autant que notre stage arrive bientôt à son terme !
SEMAINE 6
Nous sommes déjà à notre 6ème semaine de stage, comme cela passe vite !!!! Dans les semaines à thème celle ci aura été marquée par les urgences !
Lundi, nous avons intégrées une nouvelle équipe et un nouveau service : les soins intensifs. Nous avons prévu de rester 3 semaines au sein de ce service. Nous avons été accueillies par le chef du service (chirurgien anesthésiste réanimateur) qui nous a présenté les soins intensifs et le personnel. Notre service est divisé en 3 secteurs : un premier secteur qui accueille les patients dont l'état de santé étant plus stable pourront être transféré dans un autre service, les soins intensifs et enfin la réanimation. Le service a une capacité d'accueil de 14 patients toutefois, comme la traumatologie, il arrive souvent que ce quota soit largement dépassé. De plus, le personnel étant limité (1 infirmier en France pour 2 patients en réa) il est donc souvent débordé : 4 infirmiers pour une vingtaine de patients.
Dans notre service, il y a 4 respirateurs (machine de respiration artificielle) pour un besoin supérieur. Ici encore la famille joue un rôle primordial. C'est elle qui ventile (de jour comme de nuit) à la main à l'aide d'un « ballon » qui envoie de l'oxygène dans les poumons. Il arrive donc qu'on les remplace quand ils ont besoin d'aller aux toilettes, de manger... « Avoir la vie de quelqu'un entre ses mains » prend tout son sens ici !
Au cours de notre première journée au sein de ce service, nous avons été interpellées devant une patiente qui était dans le coma et qui était ventilée par sa sœur. La patiente présentait un rythme cardiaque très aléatoire et aurait eu besoin de geste d'urgence immédiat. Nous avons alerté l'équipe ne sachant pas la conduite à tenir ici au Cambodge. En premier lieu, nous sommes tombées sur deux étudiants infirmiers qui pensaient que la machine, qui indiquait le rythme cardiaque de la patiente, était cassée. Nous nous sommes donc tournées par la suite vers le médecin du service pour lui expliquer la situation. Il a examiné rapidement la patiente puis il nous a dit qu'il ne pouvait rien faire du fait que le cerveau de la patiente était déjà trop endommagé pour pouvoir réaliser une réanimation. Encore une fois cette situation montre que parfois, au Cambodge, nous sommes bien impuissantes !
Cette semaine, les Cambodgiens célèbrent la deuxième semaine de la fête des morts. C'est pourquoi, le chef du service et le personnel des soins intensifs nous ont convié à la pagode (temple) situé à 40 km de Phnom Penh. Mardi, cette sortie nous a permis de faire connaissance avec nos nouveaux collègues et de découvrir cette fête nationale et religieuse en immersion avec des khmers !
Nous avons la possibilité, avec ce stage, de réaliser des gardes de nuit. C'est pour cela que nous avons décidé d'en faire dans la nuit de jeudi à vendredi de 18h à 8h (soit 15h de garde!!). A peine arrivées pour débuter notre garde qu'une femme est arrivée en brancard dans notre service. Nous constatons immédiatement que beaucoup de sang coule par terre. Le médecin du service nous informe que cette femme a accouché il y a quelques jours et qu'elle est entrain de faire une hémorragie utérine. Une infirmière du service comprime immédiatement l'aorte qui se situe au centre de l'abdomen pour stopper au mieux l'hémorragie qui peut devenir mortel. Durant tout le temps de la mise en place de la patiente (pose de perfusion, de cathéter central...) nous nous sommes relayées pour comprimer l'aorte. Sentir l'aorte pulser sous les doigts est un sentiment particulier... Enfin la patiente à été emmenée au bloc pour une intervention d'urgence : il faut lui enlever son utérus. Nous avons donc été présente de A à Z sur le cas de cette patiente, et nous avons pu assister l'équipe de bloc notamment pour la ventilation. Toutefois, ayant perdu énormément de sang la patiente n'a pu survivre.
En France, la patiente aurait été transfusée immédiatement, cependant ici les dons de sang ne sont pas développés. Il faut donc attendre qu'un membre de la famille se rende au centre de prélèvement afin de donner son sang, et cela peut prendre du temps...
Notre chef de service nous explique : « Au Cambodge ce n'est pas comme chez vous, ici nous avons peu de moyens. La formation des médecins et des professionnels de santé est très bonne mais comment garder de la motivation quand on a un salaire très faible ? Comment la garder aussi quand on a la connaissance de ce qui pourrait sauver la vie d'un patient mais qu'on ne peut y accéder car les familles les plus démunis ne peuvent se le payer ? C'est très dur ! » Il semble las de tout ceci. Nous discutons un long moment dans la nuit avec lui et nous refaisons le monde !
Autre urgence de la semaine, lundi 6 étudiants présents avec nous à l'hôpital ont eu un accident de tuk-tuk. Il nous ont fait une belle frayeur ! Heureusement pour eux, plus de peur que de mal. Après avoir passé quelques radiographies, ils s'en sortent avec quelques bleus et égratignures.
Enfin ce week-end, nous sommes restées sur Phnom Penh. L'occasion pour nous de travailler nos cours et notre travail de fin d'étude (peu réjouissant mais l'inspiration n'est pas difficile à trouver ici). Puis nous nous sommes promenées comme bon nous semble samedi après-midi dans les rues de Phnom Penh : Nous sommes allées au marché olympiques et au marché central pour commencer l'achat des souvenirs. Dimanche, nous sommes allées au camps d'extermination de Choeung Ek pour terminer le week-end sur une note joyeuse (haha).
SEMAINE 5
Nous terminons la cinquième semaine de notre stage. Quoi vous dire sur cette semaine ? Notre aventure cambodgienne se thématise chaque semaine et cette semaine a été marquée par les enfants.
En stage, après nos déboires au bloc opératoire de la semaine précédente, nous avons enfin pu assister à un accouchement.
Charlène en se rendant à la maternité est arrivée à point nommé pour un accouchement par voie basse. Quel moment intense en émotion. Un petit garçon khmer de 3,5kg a vu le jour mercredi à 9h45. L'accouchement s'est déroulé dans le calme : l'équipe soignante était nombreuse autour de la maman, aucun membre de la famille n'était présent, la maman était très douloureuse mais n'en montrait pas ou peu les signes. Il n'y a pas de péridurales pour les accouchements de ce type c'est pourquoi la majorité des femmes cambodgiennes demandent la césarienne.
Et par un pur hasard, il s'est avéré que vendredi lorsque Caro était au bloc elle a assisté à une naissance par césarienne. L'expérience a été un peu différente que celle de Charlène car la patiente a attendu plus d'une heure et demi avant de pouvoir avoir la césarienne et la péridurale !!! Dans le bloc, personne ne parlait français ou anglais, il nous a donc été impossible de savoir pourquoi l'attente était si longue ! La césarienne a débuté à 10h et un petit garçon de 2,8kg est né à 10h11. Une fois l'opération finie nous avons eu des informations par le médecin de notre service qui nous a expliqué que la stérilisation était en panne ce matin là d'où le retard au bloc.
Mais parfois la vie peut nous surprendre et nous jouer de drôles de tours. Dans le service de pédiatrie ce jeudi, un papa est arrivé avec son enfant inanimé dans les bras. Il réclamait des soins et de l'aide. Ici la réanimation est une affaire compliqué ! Tout à un coût... Alors combien faut il payer pour rester en vie... ?
Dans la situation du papa, l'équipe médical a constaté le décès mais n'a pas mis en place de réanimation ni d'accompagnement pour la famille.
En discutant avec les médecins, on peut vite constater que les difficultés du pays et le fonctionnement du système de santé sont parfois des impasses à une prise en charge de qualité. Pour vous donner un exemple, un médecin de notre service a eu besoin d'un scanner cérébral pour un de ses patients. Le scanner aurait eu pour but de voir les dégâts après le traumatisme afin de poser le diagnostic et de lancer les soins adaptés. Toutefois un scanner à l'hôpital coûte 100$ (ici cela représente la moitié d'un salaire de chirurgien!!!!). Quel frustration alors d'avoir du personnel qualifié mais un manque de moyens considérable !
Mardi après midi, nous nous sommes rendues à PSE (Pour un Sourire d'Enfant). Cette ONG à but non lucratif a été créée en 1995 par un couple de français. À cette époque le Cambodge connaissait un renouveau après la dictature des khmers rouges. Toute une génération d'enfants, devenue adulte, sous la propagande des khmers est devenu violente envers leurs propres enfants. Après ce régime communiste, les ressources du pays étaient épuisées et les gens devenus très pauvres. Afin de subsister chaque membres de la famille était donc mis à contribution : les enfants travaillaient notamment dans les décharges afin de collecter du plastique, de la nourriture et tout autre matériau récupérable... Au risque de se faire écraser par des buldozers... PSE s'occupe depuis 20ans à sortir ces familles de la misère, de les nourrir et de leur fournir une éducation et des bases solides pour avoir un métier. Aujourd'hui cette association qui accueille bon nombre d'enfants est devenue complétement autonome ! Elle est financée par les dons et le partenariats avec de grandes écoles/entreprises (norauto, école d'hôtellerie de Lausannes...etc) et elle est gérée par des cambodgiens. Cette visite nous a pris aux tripes et nous leur avons proposé notre aide pour les missions dans les campagnes afin de donner des soins aux populations. Leur réponse a été tout de suite favorable et nous devrions commencer à partir du 19 octobre ! (Nous vous laissons l'adresse du site web si vous voulez jeter un œil à cette belle association : promis nous ne sommes pas commissionnées! http://www.pse.ong/ )
Après cette semaine riche en émotion nous avons pu nous changer les idées à Udong (ancienne capitale du Cambodge) posée au sommet d'une colline, ces temples offrent une vue imprenable sur la campagne environnante. Enfin dimanche nous avons assister à un match de boxe retranscrit en direct à la télé locale. Ici la boxe est LE sport, elle est très médiatisée et suivie par de nombreux cambodgiens chaque weekend.
SEMAINE 4
Nous voilà à la 4ème semaine et au commencement de la 5ème ! Déjà la moitié de notre aventure Cambodgienne... Que le temps passe vite !
Si nous devions résumer cette semaine de stage en deux mots nous dirions : "bloc opératoire". En ce début de semaine, nous avons eu la chance d'assister à une exérèse de tumeur osseuse dans la partie inférieure du fémur. C'était un moment privilégié et l'interne en chirurgie a pu répondre à nos interrogations (pratique chirurgicale, mode opératoire, anesthésie...). La différence dans la pratique de la chirurgie avec la France reste la même.En effet, la plupart de nos chirurgiens ont étudié en France ou dans d'autres pays d'Europe. Toutefois, reste la question de l'hygiène qui parfois peut diverger de notre pratique occidentale..!
Autres petites péripéties de la semaine... Comme vous le savez peut être, nous avions émis le souhait de réaliser une partie de notre stage dans le service de gynéco-obstétrique. Cependant, par souci de temps, nous ne pourrons pas découvrir ce service. C'est pourquoi, dans la semaine, nous sommes allées dans le service de maternité afin de pouvoir assister à un accouchement. Accompagnées de notre traductrice, nous avons eu l'accord afin d’assister à une césarienne de naissance de triplé ! Nous étions aux anges et sautions déjà de joie !
Le rêve s'écroule à notre arrivé au bloc opératoire... Le chef du bloc a refusé notre entrée dans la salle alors que l'équipe nous attendait. Après mainte explications et sans l'aide précieuse de notre traductrice (sans tenue de bloc), nous n'avons pu assister à ce miracle de la vie...! Ce brusque retour à la réalité nous a rappelé les diverses complications que l'on peut croiser en France. La surprise fut grande car ici au Cambodge nous avons l'habitude de croiser des gens sympathiques, jovials, accueillants... et lorsque justement ils le sont un peu moins, la claque est grande !
Dans la liste de nos projets, nous avons contacté un médecin (une connaissance) français qui exerce dans les campagnes des alentours de Phnom Penh. Nous avons eu un bon retour de sa part et nous aurons peut être la chance de faire partie de l'équipe lors de sa futur mission mensuelle !
De plus mardi nous allons visiter l'association PSE (pour un sourire d'enfant) qui a permis de sortir les jeunes enfants cambodgiens des décharges de la ville.
Semaine bouleversante en perspective encore plus du fait que d'autres étudiants de l'association avec qui nous avons créeé de forts liens amicaux rentrent cette semaine. Mais ce n'est qu'un au revoir ! Les rencontres que nous avons pu faire ici sont parfois tellement intenses, improbables et hallucinantes, qu'il est impossible de ne pas s'attacher rapidement. Pour exemple, lors de nos périples nous avons pu croiser la route des ces personnes incroyables :
- Un médecin anglais qui exerce en Corée du Sud dans un service de pédiatrie et qui parle le langage des signes (dont il nous a enseigné certains rouages !)
- Une voyageuse italienne qui nous as pris sous aile et nous as ouvert son coeur de mama italienne !
- Un barman argentin qui parle anglais travaillant dans un pub irlandais en plein milieu du Cambodge
- Mo notre chauffeur officiel pour aller en stage qui nous as livré une parcelle de sa vie intime et qui nous as présenté ses 3 femmes !!!!
- Un amoureux transi cambodgien qui a promis d'attendre sa belle durant 10ans, celle ci ayant du se marier de force avec un autre plus fortuné !
- des israëliens touchant de sincérité parlant à cœur ouvert
Que de beaux destins et pleins de belles histoires à partager...!
Pour finir cette belle semaine, nous avons vu les plages paradisiaques de Koh Rong Sanloem (iles du Sud du Cambodge) à 1h de bateau de Sihanoukville. Caro a eu le mal de mer à l'aller mais le voyage en valait la chandelle ! Paysages à couper le souffle, sable blanc à perte de vue et étendue bleu lagon pour parfaire le tout !
SEMAINE 3
En cette troisième semaine, nous sommes toujours aussi biens dans le service et commençons à prendre de plus en plus d'autonomie dans les soins. Les pansements complexes n'ont plus de secret pour nous : retirer des lames, des fils et des redons ne nous pose plus aucun soucis. Toutefois, la barrière de la langue dans le soin reste toujours une étape difficile. En effet notre vocabulaire en khmer reste encore limité nous avons seulement comme formulation la phrase : "Tchi Tey" (Retranscrite ici phonétiquement) qui veut dire "avez vous mal ?" et la communication par les gestes. Nous devons donc mettre en pratique toutes nos années de pictionnary pour tenter de se faire comprendre et échanger au mieux avec les patients !
Au fil des semaines qui ont passées nous avons pu constater dans le service que les escarres (manque d'oxygène aux tissus liées à la compression avec un plan dur et qui provoque une plaie aux points d'appuis : talons, sacrum, épaule, tête, colonne...) sont un problème majeur. En effet les soins au Cambodge notamment ceux d'hygiène et de confort (toilette, mobilisation...) sont réalisés par les familles des patients. Les soignants khmers expliquent les gestes à adopter (masser la peau aux points d'appui et changer de position régulièrement) pour éviter la formation de ces derniers. Néanmoins les familles ne comprennent pas toujours l'intérêt immédiat de ces pratiques de prévention et l'importance de les faire quotidiennement et à plusieurs reprises.
On peut noter qu'ici la pudeur est très ancrée dans la culture. Tous les soins portant au corps et se rapprochant des parties les plus intimes deviennent vite compliqués ! Pour exemple (et ils sont nombreux!) pendant le pansement d'une fracture du col du fémur chez une jeune femme d'environ 25ans, Chacha s'est retrouvée en difficulté. La patiente portait une protection hygiénique (lié à son alitement prolongé et son incapacité de se déplacer) et ne voulait pas retirer l'adhésif pouvant dévoiler le côté de sa hanche. Par conséquent Charlène n'avait pas accès à la totalité de la cicatrice !
De ce fait, les soignants voient leur rôle préventif réduit. Or en France, la prévention est un élément clé dans la prise en charge des patients : elle a lieu tous les jours et à chaque instant ! C'est pourquoi il nous tient à cœur de réaliser une plaquette franco-khmer concernant les escarres et leurs préventions. Ce projet de prévention a toute sa place dans notre service car l'escarre est un problème récurrent (1 patient sur 3 !!!).
Après cette semaine de journée complète (matin et après midi à l'hôpital) nous avons pu décompresser lors d'un weekend organisé par notre association. Nous nous sommes rendues à Siem Reap visiter les temples d'Angkor, les villages flottants et les fermes de soie avec leurs ateliers de tissage.
Nous avons visité les incontournables temples d'Angkor dont : Angkor Wat au lever du soleil, Bayon l'énigmatique et Ta Prohm le magnifique.
Ce weekend a été incroyable et a marqué nos esprits de tant de beauté à jamais !!!
SEMAINE 2
En cette deuxième semaine au Cambodge, le stage se passe de mieux en mieux, l'équipe échange avec nous sur nos pratiques et nous prenons de plus en plus d'autonomie. Nous réalisons toujours principalement des pansements et des injections. Ce qui a pu être difficile pour nous dans les premiers temps l'est moins : les normes d'hygiène et d'asepsie. Pour cela nous nous sommes adaptés aux moyens matériels du pays. En bref, nous faisons au mieux avec peu ! Quelques péripéties de stage néanmoins cette semaine : pour Caro, assister a une évacuation d'un hématome sous cutanée au niveau des côtes a été une experience éprouvante. La petite salle d'operation se situe dans notre service, elle garde une hygiène propre mais pas aseptique (en France nous faisons des désinfections du sol au plafond alors qu'au Cambodge...ahem). De plus le patient très fatigué et très maigre, tenait à peine debout. Il a été opéré sans réelle anesthésie ce qui a été très douloureux pour lui. Chaleur + trop de sang tue le sang + patient mal = journée difficile !
Pour Chachou : au sein de la salle ONG où beaucoup de patients sont pris en charge en même temps, le chirurgien est venu poser un système de traction pour soigner une fracture directement au lit du patient sans anesthésie (cette intervention consiste a insérer une broche dans la partie haute du tibia auquel on relie des poids pour tracter l'os pour qu'il reprenne sa place initial. Elle se fait en France dans une salle de bloc opératoire. ). Donc foule + hygiène + chaleur + bruit de perceuse + patient douloureux = journée difficile !
Pour conclure sur ces anecdotes, la gestion de la douleur est compliquée au Cambogde car peu de moyens. Toutefois nous sommes toujours aussi incrédules devant la stoïcité des patients face à leur douleur (une grimace équivaut à : j'ai très très très mal).
Ensuite ce weekend nous avons péniblement rejoins la région du Mondolkiri (nord-est du cambodge) par un trajet via la ville de Kratie. Pour rejoindre cette dernière notre bus était climatisé a -30degrés nous avons donc du nous revêtir de l'intégralité de nos affaires pour ne pas mourir de froid ! Malgré les négociations avec le chauffeur et les remontrances des locaux la clim n'a pas bougé d'un degré et ce pendant 5h ! Arrivées à Kratie nous nous sommes baladées sur l'île de Koh trong (magnifique île qui a su garder son authenticité !). Le lendemain après une nuit dans une guesthouse nous avons pris un mini-bus d'une capacité de 20 personnes pouvant toutefois accueillir une trentaine de personnes ! (Les rois du système D sont cambodgiens !) du coup durant 5h à nouveau, nous avons de très près côtoyé les cambodgiens !
Le trajet difficile n'a néanmoins pas entaché notre bonne humeur, et nous sommes arrivées à bon port au pied des hauts plateaux. Au programme : chutes d'eau de sem monorom, trek dans la jungle, balade à dos d'éléphant, déjeuner avec une famille bunong (locaux qui habitent dans des villages reculés) et découverte de leur culture et enfin baignade avec les éléphants !
Ce week-end a été fantastique, et nous avons rencontré des gens incroyables...! Nous sommes toujours aussi heureuses d'être ici même si parfois la mousson nous mouille jusqu'aux os !
SEMAINE 1
Premier jour de stage, découverte de l'hôpital de Phnom Penh. Choc culturel certain mais les cambodgiens nous ont accueilli à bras ouverts ! Nous travaillons dans le service de traumatologie où nous recevons des patients pour la plupart gravement accidentés de la route (moto...).
Ici Les moyens sont faibles, il y a peu de matériel et les familles sont généralement très démunies. Au sein du service il y a des chambres prévues pour 4 personnes, une salle réservée aux patients ne pouvant financer leurs soins soit une vingtaine de lits côte à côte elle se surnomme la salle "ONG" (car mise en place par des aides d'autres pays, les soins y sont financés grâce aux dons, les assurances coûtent chers au Cambodge et de ce fait très peu en bénéficient). Le contraste entre les classes défavorisés et aisés se fait également ressentir au sein du service car il existe une aile du service dite "VIP" où les patients bénéficient des mêmes soins mais avec un confort supplémentaire. (Chambre seule).
Il faut également vous dire que pour chaque patient toute la famille est présente et dort sur des nattes au pied du lit du patient. C'est la famille qui gère les soins de toilette quotidiens et la mobilisation des membres à la place d'un éventuel kiné en France.
Au fil des jours, nous avons pris nos marques dans le service. La barrière culturelle et linguistique reste toujours difficile pour la communication avec l'équipe soignante et les patients (même si nombreux médecins sont francophones) et malgré la présence de nos 2 interprètes Khmers : Nime et Narun.
Nous avons été en stage tous les matins : 8h - 12h et nous avons pu nous balader lors de nos après midi (même si la nuit arrive tôt ici 17h30 !)
Nous avons visité Phnom Penh et son Palais Royal (beauté à couper le souffle), le marché russe (enchevêtrement de stand proposant tout et rien !! Vêtement, nourriture, quincaillerie, boiseries, bricolage, bijoux, maroquinerie....). Par curiosité nous nous sommes aventurées mardi dans une récente galerie commerciale à l'allure occidentale et réservé aux riches (peu nombreux) cambodgiens car les prix sont identiques à ceux que nous avons chez nous. Or le salaire moyen d'un cambodgien est de 150$ par mois !
Finalement ce week-end après avoir terminé la journée de stage de vendredi nous avons pris un bus local direction Kampot (ville célèbre pour son poivre). S'en suit un trajet de 4h (climatisé ouf !). Nous sommes parties avec 3 autres étudiantes infirmières car nous avons retrouvés des filles de notre promotion dans le même stage que nous.
Au programme : visite de la ville (marché, palais du gouverneur....), visite des plantations de poivre avec un magnifique trajet de 40minutes au cœur des rizières !!! Enfin nous avons terminé notre week-end par une balade en bateau sur la baie de Kampong où nous avons pu observer le coucher du soleil sur les montagnes, se baigner dans l'eau fraiche et déjeuner sur une maison en piloti !